Michel répond à Macron «Ne pas choisir cette voie serait une erreur terrible et irresponsable»

AFP

29.4.2024

Le président du Conseil européen Charles Michel a estimé lundi que tout projet démocratique était «par nature, mortel», en réaction au discours du président français Emmanuel Macron qui a insisté la semaine dernière sur le fait que l'UE pouvait «mourir».

Charles Michel a estimé lundi que tout projet démocratique était «par nature, mortel».
Charles Michel a estimé lundi que tout projet démocratique était «par nature, mortel».
IMAGO/ABACAPRESS

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29.4.2024

«Tout projet démocratique, tout modèle démocratique, est, par nature, mortel», a déclaré M. Michel lors d'un point de presse à l'occasion des 20 ans de l'élargissement de 2004, lorsque dix pays avaient rejoint l'UE.

Cependant, a-t-il souligné, faire ce constat ne vise pas à donner «une impression pessimiste» de l'état de l'UE. «Je suis optimiste», a-t-il martelé. «Je pense que nous avons les forces nécessaires, les outils nécessaires, et que nous sommes lucides».

Dans un discours à la tonalité alarmiste prononcé jeudi à la Sorbonne, à Paris, Emmanuel Macron a insisté sur les dangers qui menacent l'UE. «Nous devons être lucides aujourd'hui sur le fait que notre Europe est mortelle, elle peut mourir», a-t-il lancé. «Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant» car «à l'horizon de la prochaine décennie, (...) le risque est immense d'être fragilisé voire relégué», a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'agrandissement de la famille européenne vers l'Est, Charles Michel a réaffirmé que l'UE devait être «prête» à intégrer de nouveaux membres «d'ici 2030».

«Quelle est l'alternative? Si l'idée est de procrastiner pendant des décennies, cela reviendrait à envoyer un message à la Chine, à la Russie, leur disant qu'il y a un terrain de jeu pour eux dans notre voisinage immédiat», a-t-il souligné. «Oui, c'est un défi mais ne pas choisir cette voie serait une erreur terrible et irresponsable de la part de l'UE», a-t-il averti.

Les Vingt-Sept ont décidé en décembre 2023 d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, et accordé le statut de candidat à la Géorgie. La Bosnie a obtenu en décembre 2022 ce statut, qui marque le début d'un processus long et complexe.

Quatre autres pays des Balkans occidentaux sont officiellement candidats mais bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'UE: la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie et l'Albanie.